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DANS L’APPARTEMENT DE LÉONCE ROSENBERG. DE CHIRICO, ERNST, LÉGER, PICABIA...
Infos pratiques
Musée Picasso, 5 Rue de Thorigny
75003 Paris
Description
« Dans l’appartement de Léonce Rosenberg. De Chirico, Ernst, Léger, Picabia… » offrira une plongée inédite au cœur du lieu de vie conçu, entre 1928 et 1929, par le marchand et mécène Léonce Rosenberg, au 75 rue Longchamp à Paris. Associant tableaux d’artistes majeurs de l’Entre-deux-guerres à une sélection de meubles anciens et modernes, son aménagement témoignait d’une conception libre et moderne des arts décoratifs.
À nouveau réunis pour la première fois dans cette exposition au Musée Picasso-Paris, à partir du 30 janvier 2024, une partie des tableaux et sculptures conçus pour ce lieu hors du commun retrouvent leur cohérence d’ensemble.
Promoteur du cubisme et de la peinture abstraite via sa galerie L’Effort moderne, ouverte en 1918, Léonce Rosenberg collectionne et expose durant l’Entre-deux-guerres la fine fleur de l’avant-garde artistique, associant son nom à ceux de Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Auguste Herbin, Henri Laurens, Jean Metzinger, Francis Picabia… En 1929, l’appartement - qu’il aménage en quinze mois dans le XVIe arrondissement de Paris - regroupe une douzaine d’artistes, dont les œuvres s’inscrivent dans le contexte ambivalent de la fin des années 1920, entre survivance du cubisme, retour à une pratique inspirée de la tradition et émergence du surréalisme.
Le parcours de l’exposition retrace, en 6 sections, l’histoire des onze pièces de l’appartement, aménagés par Léonce Rosenberg pour y loger sa femme et ses trois filles, Jacqueline, Lucienne, et Madeleine. Le collectionneur retient le principe d’attribuer une pièce par artiste en associant aux toiles peintes, un choix de mobilier ancien et contemporain.
Convaincu que le cubisme demeure après-guerre l’expression la plus moderne de l’art de son temps, Léonce Rosenberg tente d’en faire une marque de fabrique et s’implique dans la promotion d’artistes dont il se voit le chef de file. Le décor de sa salle à manger témoigne de cet engagement, y compris dans le champ des arts appliqués. Il fait ainsi appel au peintre Georges Valmier, au sculpteur hongrois Joseph Csaky et au designer René Herbst qui créent un ensemble s’adaptant parfaitement à l’intérieur cossu du collectionneur.
Les abstractions d’Auguste Herbin envisagées pour le fumoir et les harmonies colorées d’Albert Gleizes pour la chambre de Jacqueline s’inscrivent dans un style qui s’affranchit des canons du cubisme d’avant-guerre.
Dans la seconde partie des années 1910, Léonce Rosenberg se montre également sensible aux emprunts de Picasso à l’art ancien. Au sein de son appartement, deux ensembles décoratifs exceptionnels se distinguent par leur ampleur et leur originalité dans le contexte d’un retour à la tradition classique : le cycle des « Gladiateurs », réalisé par Giorgio de Chirico pour le hall de réception, et celui des « Transparences » de Francis Picabia conçu pour la chambre de Madame Rosenberg. Entre citation et détournement, l’ensemble de Giorgio de Chirico, à l’origine composé de onze toiles, met en scène des corps dénudés renvoyant à l’art antique dans des scènes non dénuées d’humour. Les œuvres de Gino Severini, initialement prévues pour la chambre de Jacqueline, cultivent cette même veine parodique : ruines antiques et personnages de la commedia dell’arte composent des scènes qui semblent tourner à vide.
Cultivant une veine proche du surréalisme, le cycle des « Transparences » réalisé pour la chambre de Madame Rosenberg par Francis Picabia, restitué de manière inédite dans l’exposition, illustre cette fonction enveloppante du décor et le goût de l’époque pour l’ésotérisme. Avec les « Fleurs de coquillages » de Max Ernst, et « Universel », tableau cosmique d’Amédée Ozenfant, ces œuvres témoignent d’une recherche plastique sur les effets de transparence où la superposition de couches picturales laisse deviner un monde dissimulé.
La crise financière de 1929/1930 précipite la ruine de Léonce Rosenberg et la vente de l’appartement. Ce décor exceptionnel est à jamais dispersé. L’exposition réunira pour la première fois une quarantaine de ces œuvres au sein d’une scénographie évoquant l’appartement de Léonce Rosenberg et retracera son histoire grâce à une riche documentation (revues d’époque, extraits de la correspondance de Léonce Rosenberg avec les artistes, plan de l’appartement, photographies...).
COMMISSARIAT DE L'EXPOSITION
Giovanni Casini, historien de l'art, commissaire invité, Juliette Pozzo, chargée d’études documentaires principale au Mnpp.
À nouveau réunis pour la première fois dans cette exposition au Musée Picasso-Paris, à partir du 30 janvier 2024, une partie des tableaux et sculptures conçus pour ce lieu hors du commun retrouvent leur cohérence d’ensemble.
Promoteur du cubisme et de la peinture abstraite via sa galerie L’Effort moderne, ouverte en 1918, Léonce Rosenberg collectionne et expose durant l’Entre-deux-guerres la fine fleur de l’avant-garde artistique, associant son nom à ceux de Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Auguste Herbin, Henri Laurens, Jean Metzinger, Francis Picabia… En 1929, l’appartement - qu’il aménage en quinze mois dans le XVIe arrondissement de Paris - regroupe une douzaine d’artistes, dont les œuvres s’inscrivent dans le contexte ambivalent de la fin des années 1920, entre survivance du cubisme, retour à une pratique inspirée de la tradition et émergence du surréalisme.
Le parcours de l’exposition retrace, en 6 sections, l’histoire des onze pièces de l’appartement, aménagés par Léonce Rosenberg pour y loger sa femme et ses trois filles, Jacqueline, Lucienne, et Madeleine. Le collectionneur retient le principe d’attribuer une pièce par artiste en associant aux toiles peintes, un choix de mobilier ancien et contemporain.
Convaincu que le cubisme demeure après-guerre l’expression la plus moderne de l’art de son temps, Léonce Rosenberg tente d’en faire une marque de fabrique et s’implique dans la promotion d’artistes dont il se voit le chef de file. Le décor de sa salle à manger témoigne de cet engagement, y compris dans le champ des arts appliqués. Il fait ainsi appel au peintre Georges Valmier, au sculpteur hongrois Joseph Csaky et au designer René Herbst qui créent un ensemble s’adaptant parfaitement à l’intérieur cossu du collectionneur.
Les abstractions d’Auguste Herbin envisagées pour le fumoir et les harmonies colorées d’Albert Gleizes pour la chambre de Jacqueline s’inscrivent dans un style qui s’affranchit des canons du cubisme d’avant-guerre.
Dans la seconde partie des années 1910, Léonce Rosenberg se montre également sensible aux emprunts de Picasso à l’art ancien. Au sein de son appartement, deux ensembles décoratifs exceptionnels se distinguent par leur ampleur et leur originalité dans le contexte d’un retour à la tradition classique : le cycle des « Gladiateurs », réalisé par Giorgio de Chirico pour le hall de réception, et celui des « Transparences » de Francis Picabia conçu pour la chambre de Madame Rosenberg. Entre citation et détournement, l’ensemble de Giorgio de Chirico, à l’origine composé de onze toiles, met en scène des corps dénudés renvoyant à l’art antique dans des scènes non dénuées d’humour. Les œuvres de Gino Severini, initialement prévues pour la chambre de Jacqueline, cultivent cette même veine parodique : ruines antiques et personnages de la commedia dell’arte composent des scènes qui semblent tourner à vide.
Cultivant une veine proche du surréalisme, le cycle des « Transparences » réalisé pour la chambre de Madame Rosenberg par Francis Picabia, restitué de manière inédite dans l’exposition, illustre cette fonction enveloppante du décor et le goût de l’époque pour l’ésotérisme. Avec les « Fleurs de coquillages » de Max Ernst, et « Universel », tableau cosmique d’Amédée Ozenfant, ces œuvres témoignent d’une recherche plastique sur les effets de transparence où la superposition de couches picturales laisse deviner un monde dissimulé.
La crise financière de 1929/1930 précipite la ruine de Léonce Rosenberg et la vente de l’appartement. Ce décor exceptionnel est à jamais dispersé. L’exposition réunira pour la première fois une quarantaine de ces œuvres au sein d’une scénographie évoquant l’appartement de Léonce Rosenberg et retracera son histoire grâce à une riche documentation (revues d’époque, extraits de la correspondance de Léonce Rosenberg avec les artistes, plan de l’appartement, photographies...).
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